Cette entreprise bretonne produit des cosmétiques à base de coquilles d’huîtres
Se laver les dents, le visage ou les cheveux avec une poudre issue du broyage de coquilles d’huîtres et d’argile marine, l’idée, à première vue, pourrait paraître repoussante. Et pourtant. Révolutionnaire et respectueuse de la nature, elle fait le succès de la marque Perlucine, « gamme Cosm’éthique respectueuse de la peau et de l’environnement », créée en 2019.
Perlucine est l’une des marques du groupe Aquatonale, fondé en 1990 par Pierre Boutigny. Le laboratoire, expert en biotechnologie marine, est installé à Allaire dans le Morbihan. L’entreprise aux 4 millions d’euros de chiffre d’affaires emploie 34 salariés, distribue ses produits dans plus de 40 pays. Elle dispose même d’une usine à Dubaï (destinée au marché local) et de bureaux commerciaux aux Émirats arabes unis et en Inde.
« Des soins éthiques et durables »
Un temps spécialisé pour le marché des professionnels, esthéticiens, spas, centres thermaux et thalassothérapies, Aquatonale décide en 2019 de se lancer dans le marché des particuliers avec la marque Perlucine. « L’environnement est l’un des plus grands défis de notre siècle, indique Sophie Boutigny, directrice commerciale d’Aquatonale et fille du fondateur. Nous nous engageons à réduire l’empreinte écologique de nos clients en créant des soins éthiques et durables, entièrement formulés, développés et fabriqués dans notre laboratoire d’Allaire. »
Alors, les chercheurs ont décidé de s’inspirer de la biodiversité du territoire breton. Premier ingrédient, l’argile marine. « Dans notre gamme, l’argile remplace les poudres d’algues habituellement utilisées en cosmétique, reprend la directrice commerciale. Elle est extraite dans un ancien marais salant près des Moutiers-en-Retz (Loire-Atlantique). Ce gisement enrichi en eau de mer est particulièrement pourvu en sels minéraux et en oligo-éléments. »
10 tonnes de coquilles d’huîtres récoltées par an
Les cosmétiques de Perlucine sont composés également de poudre de coquilles d’huîtres récoltées manuellement sur les plages du littoral breton, « notre terrain de jeu ». Riche en calcium, ses effets ont été prouvés par de nombreux labels. « Ces coquilles naissent et meurent dans l’océan, elles sont sans matière organique et s’échouent sur les plages. Elles sont embarrassantes pour les municipalités alors on les récolte entre novembre et mars, avant la saison. » Il faut environ une heure pour ramasser 10 kg. Ainsi, en plus d’un récoltant salarié, l’entreprise s’appuie sur l’association Entre mer et terre. « Chaque adhérent de l’association ramasse des coquilles. Un sac de coquilles représente 10 € reversés à l’association qui soutient une action caritative locale. » L’an dernier, Perlucine a récolté près de 10 tonnes de coquilles.
Une fois ramassées, les coquilles sont lavées, concassés et réduites en poudre. Tous les produits de la gamme sont vendus sous forme de poudre. Pour l’utiliser, le consommateur doit la mélanger avec de l’eau. « Dans un shampoing classique, il y a environ 80 % d’eau. Mais lorsqu’on utilise de l’eau, il faut ajouter des conservateurs. Nous n’avons pas fait ce choix car nous voulions un produit le plus naturel et sain possible. »
Vendue dans les pharmacies et les magasins bios, la marque bretonne se développe et séduit une clientèle de plus en plus large. « Nos produits sont sans additifs, les emballages en carton recyclé, notre démarche environnementale est poussée. »